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EDOUARD CAUHAUPE FRÔLE LE TITRE EN ENDURANCE, MAIS PAS QUE !

A 20 ans et après quatre saisons passées à écumer les plus beaux circuits sur trois continents, Edouard Cauhaupé est aujourd’hui un pilote au talent reconnu. Il l’a confirmé cette saison en montant pour la cinquième fois de sa jeune carrière sur le podium d’un championnat de haut niveau, l’Asian Le Mans Series LMP3. Puis, il a découvert les courses de GT4 en déclinaison sprint et en solo, dans le cadre du DTM Trophy. L’antichambre du célèbre championnat allemand l’a vu signer une pole position, deux meilleurs tours et deux podiums. Enfin, Edouard nous a réservé deux « bonus », pour épicer le bilan de cette décoiffante tournée 2022 !
Asian Le Mans Series : à 4 points de la couronne ! Edouard connaît bien la catégorie LMP3, pour avoir disputé avec une certaine réussite la Michelin Le Mans Cup en 2020 (2e) et la European Le Mans Series (3e) l’année suivante. L’Asian Le Mans Series est organisée pendant l’hiver, selon un format assez original. Le calendrier comprend un total de quatre courses de 4 heures sur deux week-ends consécutifs au Moyen-Orient : les deux premières sur le Dubaï Autodrome et les deux dernières à Yas Marina dans l’émirat voisin d’Abu Dhabi. Deux circuits qu’Edouard a découverts pour l’occasion.
« J’ai participé à l’Asian Le Mans Series avec CD Sport, qui est un peu mon équipe de cœur car j’y ai fait mes débuts dans le sport automobile professionnel en 2019 et j’ai participé aux trois dernières saisons en GT4 avec eux. Pour l’occasion, j’étais associé à Michael Jensen et Nick Adcock, deux purs pilotes amateurs. Lors de la première course à Dubaï, mes coéquipiers ont effectué les deux premiers relais d’une heure. Nous étions P6 quand je suis monté dans la voiture pour les deux dernières heures. Entre les aléas des uns et des autres, une bonne stratégie de notre équipe et quelques dépassements, j’ai accédé à la 1re place à une demi-heure de la fin… et nous avons offert à CD Sport sa première victoire en LMP3 ! Nous n’étions pourtant pas favoris. Comme on a terminé à la 3e place le lendemain, nous avons quitté Dubaï en tête du championnat. »
Deux incidents retardent quelque peu la Ligier-Nissan n°3 pendant la première partie de la course 1 à Abu Dhabi. Edouard met à profit les deux derniers relais pour remonter 5e. Au départ de la dernière course du championnat, les deux voitures de CD Sport sont en lutte pour le titre… mais elles peuvent aussi toutes les deux être battues. Finalement, dans un contexte de safety-car, de stratégie décalée forçant Edouard à rouler à l’économie pour éviter la panne sèche et d’invitation en vue pour les 24 Heures du Mans… la n°3 termine 2e de la course et du championnat à 3 dixièmes de seconde de la voiture sœur ! « Il a fallu faire 1h10 avec une autonomie d’une heure, mais j’ai quand même récupéré 15 secondes sur la tête. Vice-champions de l’Asian, trois podiums en quatre courses dont une victoire avec un vrai équipage Pro-Am, pour nous trois, c’était comme remporter le titre. »

DTM Trophy : des perfs qui en disent plus long que le classement final : quand il a débarqué dans le paddock du DTM Trophy, Edouard n’avait connu que des courses d’une durée d’une à quatre heures, dans lesquelles il faut partager le volant avec un ou deux coéquipiers. L’exercice qui lui était proposé en lever de rideau des meetings très médiatiques du DTM était donc radicalement différent. Cette fois, il allait être le seul maître à bord de sa Mercedes-AMG GT4 pour deux courses sprint d’une demi-heure environ lors des sept meetings du calendrier.
« J’ai été contacté par Mücke Motorsport car les gens de Mercedes qui avaient suivi mon parcours en championnat de France FFSA GT leur avaient parlé de moi. C’était une très bonne idée car le sport auto en Allemagne représente beaucoup de passion et les constructeurs sont bien présents. L’équipe bénéficiait à travers le soutien de BWT (entreprise autrichienne de fabrication de systèmes de traitement de l’eau NDLR) d’un sponsor important. Il y avait aussi dans la colonne des « + » l’intérêt de découvrir le format sprint sans coéquipier, avec l’objectif de se faire remarquer pour, peut-être, voir s’ouvrir les portes du DTM. »

Mais tout ne s’est pas tout à fait passé comme espéré. « Comme dans tous les championnats GT4, il y avait une « Balance de Performance » pour équilibrer le plateau. Le système fonctionnait sur le chrono, et je me suis d’ailleurs qualifié 9 fois sur 14 dans le Top 5. Mais c’était très dur en course car la Mercedes bénéficiant d’un très bon châssis, sa vitesse de pointe était bridée. Je me battais pour gagner des places dans les parties sinueuses et je me faisais déposer en ligne droite. Résultat, une saison « hachée » par trop d’accrochages. » Edouard se classe tout de même à une bonne 6e place finale, avec une pole suivie d’un podium à Imola, puis un autre lors du dernier meeting à Hockenheim, sans oublier des meilleurs tours en course sur le Nürburgring et le Red Bull Ring. « Parmi les points positifs, j’ai aussi beaucoup appris dans le domaine de la bagarre, de l’agressivité en course. »

Une Audi DTM et une Alpine A110 GT4 en guise de « bonus tracks » il en va des voitures de course comme de la mode et de la musique : il n’est pas désagréable de se replonger de temps en temps dans « les plaisirs démodés » comme le chantait Charles Aznavour. En l’occurrence, un gros plaisir, pas si démodé que cela puisqu’il s’agissait de l’Audi A4 qui s’est classée 3e du DTM en 2007. Un beau jour du mois de mai, Edouard a eu le privilège de piloter ce monstre de 460 chevaux sur le circuit de Navarra. Une berline extrême, dotée d’une monocoque en composite, avec un poste de pilotage décalé vers le centre de l’habitacle et… un levier pour actionner la boite séquentielle. Le charme des années 2000 !
En clôture de cette saison riche en découverte, Edouard a été appelé par l’équipe Autosport GP pour prendre part à l’épreuve finale du championnat de France FFSA GT avec une Alpine A110 GT4 EVO. « J’ai pris du plaisir tout le week-end au Paul Ricard. Nous avons rencontré des soucis lors des essais libres mais dimanche, je remontais fortement sur le 3e quand l’échangeur a lâché. Une bonne expérience de plus avant l’hiver. Je voudrais remercier Claude Degrémont, Laurent Cazenave, Jean-Noël Le Gall et l’ensemble du staff de CD Sport, Peter et Stefan Mücke ainsi que toute l’équipe Mücke Motorsport et enfin Gilles Zaffini et Autosport GP. »
Que trouvera Edouard au bout de cette trêve hivernale ? La catégorie GT3 est ultra compétitive, universelle et sera bientôt admise aux 24 Heures du Mans. Voilà un objectif aussi séduisant que réaliste. Rendez-vous dans quelques jours ou dans quelques mois pour en savoir plus !

B.L.S. © DTM Trophy by Gruppe C & DTM ITR Christians / photos LMP3 by Asian Le Mans Series & Andrew Lofthouse Photography

Publié le 8 novembre 2022