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BON ANNIVERSAIRE Mr. CHRISTOPHE BOUCHUT

Les 90 ans des 24 Heures du Mans correspondent au vingtième anniversaire de la victoire absolue décrochée dès sa première tentative par Christophe Bouchut licencié en Midi-Pyrénées Parmi les 168 pilotes inscrits sur la liste des engagés, il possède le record du plus grand nombre de participations à une épreuve à laquelle il se réjouit de participer à nouveau pour le compte d’un constructeur.

Christophe a rejoint en début de saison l’équipe Lotus Praga LMP2 qui engage deux exemplaires de son nouveau coupé T128, propulsé par un V8 3600cc atmosphérique. Celui qui reste l’unique pilote vainqueur des 24 Heures du Mans, de Daytona et de Spa partagera le volant de la N°31 avec le Britannique James Rossiter et l’Américain Kevin Weeda.

Objectif podium

« C’est un honneur et un privilège de célébrer cette vingtième participation avec un constructeur aussi prestigieux que Lotus » souligne Christophe. « Je me réjouis de faire partie de l’équipe qui va offrir ses premières 24 heures à la nouvelle T128. Pour moi, il s’agit d’une opportunité aussi intéressante sportivement que techniquement. Je suis certain que la voiture sera performante sur le circuit du Mans et fiable sur deux tours d’horloge. Le moteur est éprouvé et nous avons vécu une Journée test exempte de soucis techniques. Dans cette catégorie des prototypes LM P2 riche de 22 concurrents, ont trouve énormément d’excellentes équipes et de très bons pilotes mais nos chances de finir sur le podium sont réelles »

Aux 24 Heures du Mans plus qu’ailleurs, le facteur humain est particulièrement important. Christophe se montre tout aussi confiant dans les compétences réunies par Lotus Praga LMP2 pour aborder la reine des courses d’endurance : « Je connais bien Colin Kolles et son équipe Kodewa qui est en charge de la préparation et de la maintenance des deux T128 engagées. Nous avons déjà fait cause commune aux 24 Heures. C’est une des rares structures en endurance à avoir géré une équipe de Formule 1. Ils ont un background extraordinaire et la qualité du travail fourni par les mécaniciens est hors du commun. Je suis resté tard avec eux le dimanche soir de la Journée Test et j’ai pu apprécier la vitesse à laquelle ils ont entièrement démonté l’autre voiture du team après sa sortie de route. Je n’avais tout simplement jamais vu ça ! En ce qui concerne mes équipiers, on sait que James Rossiter est un pilote rapide, qui a notamment beaucoup testé en F1. Quant à Kevin Weeda il découvre Le Mans et je ferai tout mon possible pour le conseiller afin de faciliter sa progression tout au long de la semaine. »

Clin d’œil à l’histoire…

Christophe aurait beaucoup de souvenirs et d’anecdotes à raconter sur ses 19 premières participations, qui l’ont vu rejoindre l’arrivée à 12 reprises. « Ces vingt années sont passées beaucoup trop vite, c’est le premier sentiment qui me vient à l’esprit. En arrivant chez Peugeot, je n’avais pas de plan de carrière précis. Cette victoire aux 24 Heures du Mans avec la 905 m’a tout apporté, je lui dois d’être passé du stade amateur au professionnalisme et d’avoir ensuite passé ma vie à voyager pour courir aux quatre coins du monde. »

Outre cette fameuse édition 1993, Christophe se souvient avec émotion de ses deux pole positions de catégorie, en 2000 avec une Porsche en LM GT puis en 2007 aux commandes d’une Aston Martin DBR9. « George Howard-Chappell craignait que la pole n’échappe à Aston Martin Racing et il est venu me voir à une demi-heure de la fin des essais. Ils m’ont mis un train de pneus neufs et j’ai arraché la pole des LM GT1 dans le dernier tour ! » La course s’était conclue sur la troisième marche du podium. Double-champion American Le Mans Series LM P2 en titre, Christophe a également inscrit en 2011 une 3e place au Mans à son palmarès dans cette catégorie avec Level 5.

De 1993 à 2012, Christophe a connu onze marques de châssis différentes aux 24 Heures du Mans. « J’ai couru dans toutes les catégories avec le même plaisir et partagé officiellement l’aventure sarthoise de six constructeurs. Il y a eu Peugeot, Honda et la NSX en GT, l’offensive des protos Porsche-Kremer K8 dans la foulée de notre victoire à Daytona, Mercedes-Benz-AMG et Aston Martin Prodrive. Aujourd’hui, j’aborde le chapitre Lotus avec beaucoup de fierté d’avoir été choisi. »

Le Mans : un certain regard sur deux décennies

Paradoxalement, en 1993, les teams et constructeurs recherchaient prioritairement des pilotes expérimentés pour constituer leurs équipages. Un champion de France de Formule 3 tel que Christophe était moins à la mode ! Actuellement, les équipes semblent recruter volontiers des jeunes pilotes. « Il y a vingt ans, les voitures étaient très différentes. Elles étaient moins fiables et elles ne disposaient ni des aides au pilotage ni des appuis aérodynamiques que l’on connaît aujourd’hui. Un proto atteignait 375 km/h et l’écart avec les GT était effrayant, cela demandait une véritable expérience pour aller au bout. La philosophie de l’endurance a changé, elle est devenue un long sprint. Mais j’ai su m’adapter, je suis resté au niveau physiquement et ma vitesse de pointe est toujours bien présente ce qui me permet d’envisager l’avenir avec sérénité. »

Sur le plan de la passion et de la rage de vaincre, Christophe n’a rien à envier aux plus jeunes : « C’est une course que j’attends chaque année avec la même impatience. J’ai toujours le même plaisir à piloter une voiture de course sur ce circuit que j’aime et qui m’a tout apporté ! »

Source Romane Didier

Publié le 18 juin 2013