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PORTRAIT DU JOUR : ROBERT OLLIVIER UN CHASSEUR D’IMAGES PLANQUE SOUS UN BOB

Une rencontre très arrosée

Je vous vois venir, après avoir lu l’en-tête de ce chapitre vous pensez tous que nous sommes arsouillés grave avec l’ami Roro, euh non Robert ! C’est mal nous connaître jamais d’alcool pendant le travail ! Eh oui, c’est la flotte sans un seul gramme d’alcool qui a organisé notre rencontre. Ceci se passait en 2001 pendant le rallye Tout Terrain Gers Armagnac, lors de l’ultime étape du dimanche après-midi à Bretagne d’Armagnac. A peine avons-nous débarqué sur le terrain qu’au loin se pointe un mastodonte de nuage noir. Et quelques minutes plus tard la mitraille venue des cieux s’abat sur nous. Peut-être a-t-il senti le danger ? Toujours est-il que Robert facilement repérable avec son bob, se trouve à côté d’un bois dans lequel il s’enfuit en courant dés les premières gouttes, pensant ainsi échapper à la douche. Funeste erreur, la grande majorité des clampins présents ont eu droit à l’arrosage instantané et incontrôlé. C’est avec retardement que Robert en a eu pour son compte, les feuilles ne jouant qu’un rôle de retardateur, pour au final libérer le trop plein de baille au rez de chaussée et sur son habitant. L’orage passé aussi trempes que des serpillières nous échangeons nos points de vues sur la météo pourrie et de fil en aiguille sur des sujets plus terre à terre, la photo, les courses de bagnoles etc. etc… Depuis ce jour là nous sommes devenus potes. J’ajouterai que nos deux ou trois rencontres annuelles sont toujours un grand moment de plaisir, de plus c’est désormais mon Grand Robert du Tout Terrain que je compulse régulièrement……Qu’est ce que tu dis l’instit ? ‘’ Il faut dire que je consulte, et non compulse !’’ Ah bon !


Vous cherchez Robert, impossible de ne pas le voir même au milieu d’un champ de maïs, où il semble jouer à l’épouvantail à moineaux ! Si vous apercevez un bob au loin, vous êtes sûr de trouver l’artiste sous ce dernier

Robert en deux mots dit nous qui tu es ?

Je suis d’origine bretonne, du Finistère plus exactement, j’y ai passé vingt-cinq ans avant de demander l’asile gastronomique dans le sud-ouest où j’ai exercé comme instit jusqu’en 2006.

Comment es-tu venu au sport auto ?

Quand j’étais en Bretagne j’avais deux bons copains qui eux avaient déjà été vaccinés je ne sais plus par qui ni en quelle occasion mais toujours est-il qu’un jour je suis allé voir une course de côte en leur compagnie, c’était au moment où je venais d’acquérir ma première voiture, une « Renault 8 » d’occasion et comme je pense que je devais offrir un terrain favorable, le virus n’a pas eu d’énormes difficultés à faire de moi un passionné de sport automobile.

Comment as-tu débuté comme correspondant de presse ?

J’ai eu la chance de faire mon service militaire au labo-photo de l’ESALAT à Dax avec de vrais photographes ; pour ma part, à l’époque je pratiquais déjà un peu la photo de sports mécaniques et, avec deux autres appelés du labo, on s’est lancé dans la photo des concurrents. L’objectif étant d’améliorer notre condition financière, en fait d’amélioration, on a dû gagner de quoi se payer un ou deux repas au resto mais ça nous a bien occupés et quand on s’est séparés j’ai gardé les photos invendues. Quelque temps après, alors que je venais d’intégrer définitivement les Pyrénées Atlantiques, le magazine « Echappement » cherchait un photographe pour ce département et les Landes. Ils demandaient un dossier photos des différentes disciplines, course de côte, rallye, autocross ; je n’avais plus qu’à piocher dans mes archives et voilà donc comment tout a débuté en 1978. Deux ou trois ans après, le correspondant qui avait la charge des textes ne voulait plus suivre le tout-terrain et on m’a demandé d’assurer la relève.

Par quelle discipline as-tu débuté ? Pourquoi ?

Pour « Echappement », j’ai débuté par le tout-terrain, c’était même la Ronde du Labourd en 1978 mais je suivais également les rares courses de côtes et rallyes asphalte du secteur.


Robert et Jean-François Moulia seraient-ils entrain de nous jouer un remake des liaisons dangereuses ?

As-tu quelques anecdotes ?

Je me souviens être arrivé sur le prologue de la Baja espagnole et au moment de mettre un film dans l’appareil, pas un seul dans mon sac alors que j’avais passé deux heures la veille à les bobiner, je précise que c’était du film au mètre à monter soi-même ; donc grosse panique mais les films étaient bien restés chez moi et c’était bien trop loin et trop tard pour retourner en acheter en ville. Heureusement mon collègue d’ « Auto Verte » en avait suffisamment pour me dépanner.

Quel est ton meilleur souvenir ?

Je pense que c’est celui de ma première « Baja Aragon » à laquelle je suis allé en 1984. J’avais bien galéré pour y aller mais une fois sur place tout s’était déroulé au-delà de mes souhaits les plus optimistes ; d’autre part tout était nouveau tant au niveau du déroulement de cette course calquée sur la célèbre « Baja 1000 » que de celui des autos, des paysages et surtout, la chaleur de l’été aidant, il régnait une ambiance débridée dans Saragosse qui durant cinq jours semblait toute dévouée à cette épreuve.

Ton plus mauvais souvenir ?

C’est sans aucun doute lors de la Ronde du Labourd 2000 où mon ami Philippe Cosson, suite à un accélérateur bloqué, est sorti de la piste avec les conséquences dramatiques que l’on sait pour un caméraman et une jeune spectatrice.

As-tu d’autres passions ?

Je serais tenter de dire la photo en général, pas seulement celle de sport mais je trouve qu’elle s’est mise un peu en veilleuse depuis quelques temps. Sinon j’aime bien tout ce qui touche à l’humour, les jeux de mots, les contrepèteries, les histoires drôles, enfin tout ce qui prête à rire ou à sourire.


Rien de tel pour délier les langues lors d’ une interview, qu’un bon verre à la main !

As-tu des idoles ?

Non, ce n’est pas le genre de la maison, dans quelque domaine que ce soit et au grand désespoir de ma femme qui pensait être la mieux placée pour occuper la tête de liste (humour). Par contre il y a des pilotes, Daniel Favy pour ne pas le nommer dont j’apprécie particulièrement le côté généreux et efficace de son pilotage, deux qualités rarement compatibles.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait débuter aujourd’hui comme correspondant de presse ?

Je pense que si l’absence de diplôme ferme les portes de beaucoup de rédactions de la presse écrite en général, dans le sport auto et sans doute dans bien d’autres domaines également ce n’est pas rédhibitoire : avoir des outils c’est bien, savoir s’en servir c’est mieux. Pour être plus clair, un débutant qui en veut, aujourd’hui peut faire ses classes sur Internet soit comme collaborateur bénévole sur un site, ce n’est pas ce qui manque, soit en créant le sien. Au bout de quelques temps ce travail lui servira de carte de visite qu’il pourra transmettre avec une bien plus grande facilité qu’auparavant aux rédactions des magazines spécialisés qui doivent être au moins dix fois plus nombreux qu’il y a trente ans à mes débuts. Même si la première réponse est négative ce n’est pas grave, qu’il continue à faire connaître ses reportages, interviews, portraits ou autres et si son travail est de qualité, ça serait bien étonnant qu’un beau jour on ne le sollicite pas pour un reportage de temps à autre. L’idéal pour ne pas dire l’indispensable est d’assurer texte et photos et surtout bien se dire qu’il ne faut pas compter la-dessus pour vivre au début ni même par la suite, à moins qu’on envisage la place du rédacteur en chef mais là c’est une autre histoire.

Texte écrit à deux mains


Robert s’entraîne à débroussailler ayant appris que l’équipe à Michel Capin des Echappements Eluzates cherchait des volontaires pour déblayer les pistes du Gers Armagnac après le passage de la tempête ‘’Klaus’’.

Publié le 24 décembre 2009