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AVEC EKSTRÖM, LA SECONDE VICTOIRE D’AUDI

Seconde victoire pour Audi avec Mattias Ekström

Dans l’objectif : la 44e édition du Dakar était placée sous le signe du sable, et la 8e étape en fût l’une de ses parfaites illustrations. Les 830 kilomètres du jour ont emmené la caravane plein Sud entre Al Dawadimi et Wadi As-Dawasir. C’est toujours au cœur du royaume et dans la Province de Riyadh, qu’une deuxième spéciale consécutive de près de quatre cent kilomètres attendait les concurrents. Au menu, 24% de dunes, la plus importante proportion depuis le début du rallye. Seule l’avant-dernière étape réservera un pourcentage aussi conséquent, ce qui laisse augurer de quoi faire encore la différence à la veille de l’arrivée. C’est d’abord par le Nafud (Désert) as Surrah que la spéciale a débuté par des dunes copieuses dans lesquelles certains concurrents ont dû s’y reprendre à plusieurs reprises avant de vaincre leurs sommets, à parfois près de 1000 mètres d’altitude. Du véritable franchissement de dunes dans lequel le pilote Audi Mattias Ekström est resté prudent pour sa première expérience au Dakar quand « Mister Dakar » arrachait son capot en tapant dans une dune. Une première partie de chronomètre exigeante avant de totalement changer de décors pour entrer dans un univers plus minéral et ses canyons, labyrinthe propice aux jeux de pistes dans lequel les éclaireurs Cornejo - pourtant maître en la matière - et Barreda se sont fait piéger. Tous les ingrédients symboliques du Dakar étaient réunis. Distance, dunes et navigation.

L’essentiel : La marge de Nasser Al Attiyah est encore plus confortable, mais ses nuits ne seront pas forcément plus tranquilles. D’abord parce que son premier poursuivant s’appelle Sébastien Loeb…ce genre de gars qui ne lâche jamais. Même sur la réserve après avoir crevé puis perdu une roue, le Français a comblé sur la piste sept minutes de son retard. Ensuite, le Qatarien n’est pas lui-même à l’abri d’une péripétie, et a connu une grosse frayeur après avoir cassé sa transmission arrière et parcouru l’étape en deux roues motrices. Le patron de la course prend ainsi un avertissement sans frais, et doit déjà penser que les Audi promettent de lui mener la vie encore plus dure l’année prochaine. Les trois Q RS e-tron ne peuvent plus l’inquiéter au général, mais ont pris places dans les quatre premières lignes du classement, Mattias Ekström en tête (voir la Perf du jour). Le même genre de crainte peut hanter « Chaleco » Lopez, qui a un boulevard devant lui pour s’imposer chez les T3 (1h20’ d’avance sur Sebastian Eriksson), mais assiste sans broncher à la razzia de Seth Quintero sur les spéciales du Dakar 2022 : huit sur neuf, série en cours et record dans le viseur ! Rien n’est joué en revanche chez les SSV, ou un autre Américain domine. Mais Austin Jones n’a que 6’38’’ d’avance sur son coéquipier chez South Racing Gerard Farres, et un petit quart d’heure sur le plus jeune des frères Goczal, Michal. L’aîné, Marek, se charge pendant ce temps de faire grimper son compteur d’étapes en s’imposant pour la 4e fois. En camions, il s’agit bien d’un sans-faute pour Kamaz : avec lui aussi un carré de spéciales en mains, Dmitry Sotnikov porte à 11’25’’ son avantage en tête du classement général sur Eduard Nikolaev.

La perf du jour : Quatre jours après avoir célébré Henk Lategan, le Dakar accueille dans son palmarès un nouveau vainqueur d’étape, le 93e de l’histoire de la course. Avant de débuter l’édition 2022, Mattias Ekström avait comme son rival chez Toyota une seule expérience du Dakar, achevée comme lui sur abandon avant la ligne d’arrivée finale. La comparaison s’arrête là, le pilote suédois s’étant d’abord essayé en catégorie T3, tandis le Sud-Africain roulait déjà dans un Toyota Hilux. Surtout Ekström est allé chercher à Wadi Ad Dawasir un succès symbole d’une révolution technologique. Le Q RS e-tron conçu par Audi avait déjà donné des gages de performance en s’imposant dans les mains du collectionneur Carlos Sainz lors de l’étape 3. Aujourd’hui, l’ancien champion du monde de rally-cross (2016) s’impose avec l’honneur de mener une performance collective de haut-vol, le Dakar étant passé tout près d’un podium 100 % Audi, Peterhansel se classant 2e tandis que Sébastien Loeb prive Sainz de la 3e place pour trois secondes seulement. Au-delà de l’anecdote, Mattias Ekström recevra peut-être de la part de Sven Quandt la consigne de se calmer sur la chasse aux spéciales, sachant que c’est lui qui porte le plus haut les couleurs de la marque aux anneaux. Actuellement 11e de la hiérarchie, il ne pointe qu’à 9 minutes du Top 10… un bel objectif pour la première sortie d’un 4x4 à motorisation hybride sur le Dakar.

Le coup dur du jour : Lors de l’édition 2021, elle avait fait sensation en devenant la première femme à remporter une étape du Dakar depuis Jutta Kleinschmidt en 2005. Cristina Gutierrez a confirmé un peu plus tard dans l’année en gagnant la coupe du monde des rallyes-raids en T3. C’est donc parmi les favoris logiques qu’elle figurait au départ le 1er janvier dernier aux côtés de son fidèle copilote François Cazalet. D’emblée aux avant-postes, elle a vite déchanté à l’occasion de l’étape 3 avec un problème technique qui lui a fait perdre près de 1h30’. Qu’à cela ne tienne, il en fallait davantage pour la décourager. Quatrième des deux spéciales suivantes, Gutierrez a renoué avec le podium lors des étapes 6 et 7 avec une deuxième place. Ses résultats lui ont même permis d’aborder la journée en troisième position du général. Avec plus de 2h de retard, certes, mais le Top 3 final était malgré tout envisageable… C’était sans compter sur une autre panne, au km 50 de la spéciale du jour. La paire Red Bull a pu trouver une solution et repartir, mais le bilan est lourd : près de 3 heures lâchées dans les grains de sable. L’Espagnole et le Béarnais peuvent très probablement dire au revoir à leurs espoirs de podium. Mais au Dakar, rien n’est joué d’avance… après tout, ils ne sont qu’à 2h de la troisième marche désormais occupée par un autre duo hispano-français, Fernando Alvarez-Xavier Panseri. Et on l’a bien vu aujourd’hui, il suffit d’une étape pour faire table rase du passé…

WRC2, l’avantage à Loeb : La contre-attaque de Sébastien Loeb sur l’étape du jour n’aura pas été vaine sur tous les tableaux. Le deuxième du classement général a été le plus rapide des inscrits au championnat du monde. Les 5 points empochés lui permettent de dépasser Al Attiyah : 28-25, service Loeb demain matin ! La récolte du jour est maigre pour leurs poursuivants immédiats, mais très intéressante pour le buggy Century de Mathieu Serradori, qui monte sur la deuxième marche du podium du jour. De quoi permettre au constructeur Sud-Africain de revenir à égalité avec Mini. Przygonski inscrit justement sa Mini X-Raid au bout du podium, 7 partout pour le pilote SRT et le Polonais. En même temps qu’il éblouit avec son festival d’étapes, Seth Quintero s’éloigne un peu plus chaque jour de « Chaleco » Lopez, et domine maintenant par 35 pts à 29 ? En T4, nouvelle victoire pour Marek Goczal, qui devance de 2 unités son frère Michal et de 4 Austin Jones, l’ordre du podium du jour au championnat. En T5 enfin, Macik reste magique, avec maintenant un total de 38 pts. Soltys doit se méfier de Koolen qui s’est abonné à la 2e place du championnat depuis quatre jours et capitalise 30 pts.*

Le Classic : La Peugeot 205 Turbo 16 d’Ari Vatanen roule sur le Dakar ! Une « reproduction à l’identique » du plus mythique de tous les véhicules usine des années 80, pour être exact. Car Philippe Jacquot possède l’originale, LA Grand Raid du grand Ari dans sa deuxième version 1988-1989. Par respect pour ce « patrimoine de l’histoire de l’automobile », il n’a pas envisagé d’en prendre les commandes au risque de la casser. Car chez les Jacquot, on est « casseurs » de génération en génération ! Plus prosaïquement appelés des « recycleurs de véhicules hors d’usage », les trente années de métier passées dans la région du constructeur au lion lui ont permis de collecter les pièces d’origine et les précieux éléments Peugeot Sport indispensables à un puzzle « assemblé au millimètre ». C’est son fils Rudy qui a finalement pris le départ après un jeu de chaises musicales familial rocambolesque. William Alcazar le copilote et ses vingt-cinq Dakar au compteur, ne revient pas de l’accueil réservé à ce sacré numéro : « Ce n’est pas la plus puissante, il y a les deux Protruck et des Mitsubishi de dix ans de moins qui sont bien mieux en suspensions. On est d’ailleurs 2e de la catégorie H3, la moyenne haute, derrière le Protruck des Galpin. Eux ont fait une formation avec Isabelle Patissier au Maroc. Moi, j’ai fait vingt-cinq Dakar, mais je n’avais jamais fait de régul’. On a un peu galéré au début face aux spécialistes qui en font tous les dimanche. Mais depuis quelques jours, on se prend au jeu. Heureusement que l’on s’est mis en Vitesse Haute, on peut rouler. En tout cas cette voiture, c’est un aimant, tout le monde l’aime et veut la prendre en photo. On s’en doutait un peu, mais cela dépasse ce à quoi on s’attendait. »

Le classement de l’étape est le suivant 1. Ekstrom / Bergkvist, Audi, 2. Peterhansel / Boulanger, Audi et le général : 1. Al-Attiyah / Baumel, Toyota en 27’45’52, 2. Loeb / Lurquin, BRX Hunter, 3. Al Rajhi / Orr ,Toyota), à 53’13

Journée 9

B.L.S. d’après un communiqué © A.S.O DPPI/ E. Vargiolu

Publié le 11 janvier 2022