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LE PASSE, LE PRESENT ET L’AVENIR AVEC STEPHANE RATEL

Stéphane Ratel fondateur et PDG de SRO Motorsports Group nous parle du passé, du présent et du futur en particulier des 24 Heures de Stéphane Ratel qui est à l’origine des épreuves disputées par les GT dont les premier contours se dessinent avec le BPR (Barth – Peter - Ratel) lancé dans le milieu des années 1990 et maintenant depuis deux ans le retour du plateau GT FFSA.

Les 24 Heures de Spa en seront en leur 70e édition. Pourquoi la longévité d’un tel événement ? "Avant tout, il s’agit de l’une des grandes classiques de la course automobile. Ce qui rend cette épreuve si spéciale réside en partie dans la spécificité de son tracé. Spa a toujours été très différent, plus particulièrement l’ancien circuit de 14 km. Aujourd’hui, sur 7 km, il demeure l’un des circuits les plus emblématiques au monde. Il est considéré par beaucoup comme le plus beau circuit d’Europe, donc c’est d’abord le lieu même. Ensuite, il y a les conditions météorologiques, imprévisibles, elles ont construit la légende autour de Spa. Il faut aussi rendre hommage au public belge, vraiment passionné, présent depuis de nombreuses années et qui soutient l’épreuve. Il ne faut pas oublier les différentes catégories de voitures de tourisme qui ont aussi contribué à rendre les 24 Heures si uniques. Il y a toujours eu des courses d’endurance, mais Spa était une épreuve spéciale car réservée aux voitures de tourisme. Et, bien sûr, elle est devenue depuis la première épreuve d’endurance réservée aux GT."

Pour vous quelle est l’importance des 24 Heures ? :“Cette épreuve a été la pierre angulaire de tout ce que nous avons fait, d’abord la Blancpain Endurance Series et plus récemment l’Intercontinental GT Challenge. C’est la course la plus importante de la catégorie GT3 et de notre série. C’était vrai quand nous avons démarré et c’est toujours le cas, cela s’est révélé comme une constante pour nous. Notre implication a été un processus en deux étapes. Au début, nous ne faisions que le Championnat FIA GT, en collaboration avec le regretté Jean-François Chaumont, qui était promoteur et organisateur de longue date. Ensuite, nous avons repris l’entière responsabilité de l’organisation dans le cadre de la Blancpain Endurance Series en 2011. Spa est le seul événement pour lequel nous avons un bureau dédié, situé à Liège, ce qui démontre à quel point cette épreuve est importante pour nous. Toute l’équipe SRO sera présente sur la course et travaillera à son organisation, et je leur fais entièrement confiance. Cette année, notre équipe du Pirelli World Challenge se joindra également à nous. C’est donc extrêmement important. En fait, c’est essentiel, car tous les championnats du monde qui connaissent le succès aux quatre coins du globe ont besoin d’une épreuve phare. Pour nous, cette épreuve est Spa."

Vous avez vu évoluer cette épreuve, comment ? : "Dans un monde où de nombreuses disciplines du sport auto ont connu globalement un déclin, Spa s’est développé. En fait, elle s’est développée bien plus qu’il n’y parait. Il y a environ 20 ans, l’épreuve a été vendue à un sponsor tout en lui permettant d’inviter des fans gratuitement. Pendant de nombreuses années, il s’agissait des Proximus 24 Hours of Spa, et chaque personne qui détenait un contrat de téléphonie mobile Proximus pouvait être invité. Considérant que cela représentait la moitié de la Belgique, c’était presque devenu un événement gratuit ! Il y avait bien une foule énorme, mais peu de gens payaient. Progressivement, de moins en moins de billets gratuits ont été distribués, le nombre de spectateurs a non seulement augmenté de manière significative, mais le nombre de spectateurs payants a augmenté de façon exponentielle. En fait, en termes de promotion, je crois que Spa demeure l’une des épreuves de sport automobile qui enregistre la plus forte croissance en Europe."

Avec 13 marques présentes, un beau succès non ? : "Il y aura 13 marques et 12 participations d’usines, ce qui est unique à la fois historiquement et compte tenu du contexte du marché actuel. Je pense vraiment que c’est la meilleure course au monde en termes de quantité et de diversité des voitures, du nombre de pilotes professionnels et d’usines engagées, d’équilibre de la BOP et surtout d’imprévisibilité. J’aimerais que l’on m’oppose un argument valable qui affirmerait qu’il y a une meilleure course au monde que celle-ci. Il y a quelques années, quelqu’un m’a dit : " Vous avez plus de 60 voitures sur la grille, à quoi pouvez-vous rêver de plus ? "J’ai répondu que je pouvais tout simplement rêver à un engagement constructeur officiel de la part de Ferrari et Porsche. Aujourd’hui, cette barrière a sauté. Nous avions l’habitude de les appeler « la bande des quatre », Porsche, Ferrari, Aston Martin et Corvette, les constructeurs qui ne se préoccupaient que du Mans. Ils avaient des GT3, mais seulement pour des raisons commerciales et sans implication directe. Cela a désormais changé puisque Ferrari a engagé certains de ses pilotes officiels, Porsche a deux voitures officielles à travers Timo Bernhard et Manthey Racing, tandis que Aston Martin s’appuie sur R-Motorsport pour faire rouler ses pilotes d’usine. Donc aujourd’hui, trois des quatre nous ont rejoint, tandis que le quatrième n’a pas tout simplement pas de GT3 officielle. Maintenant, si quelqu’un me demandait ce que je pourrais espérer de plus ... eh bien, je pourrais rêver que nous serions en direct sur la BBC, la RAI, France Télévision, ABC et ainsi de suite ! Mais, d’un point de vue sportif, il n’y a rien de plus dont nous puissions rêver."

Quelque chose peut-il être améliorée ? : "Rien n’est jamais parfait. Je dirais que Spa est la meilleure course de 12 heures au monde, car de 16h à 4h du matin, c’est tout simplement ce qui se fait de mieux. Sa seule petite faiblesse est consécutive à cela. Spa est encore un événement très « belge », extrêmement important pour la population locale. Il y a beaucoup de gens qui viennent, assistent à la fête le soir puis rentrent chez eux. Le camping est assez limité sur place, ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir plus de monde qui passe la nuit sur place pour rendre le dimanche encore plus animé. C’est donc sur ce point que réside la petite faiblesse, mais peut-être cela est-il du au fait que de nombreux spectateurs habitent non loin de là et que la Belgique est un petit pays. Les gens peuvent rentrer chez eux, même si certains ne le devraient peut-être pas après la fête !

Quel sont vos moments préférés pendant les 14 Heures ? : "Il y a plusieurs bons moments tout au long de la semaine. Pour être honnête, je devrais arriver plus tôt, mais c’est presque une tradition maintenant, j’arrive le mercredi, juste à temps pour la parade. Quand j’arrive dans la ville de Spa, c’est un grand moment. J’ai mes petites habitudes. Je vais toujours m’asseoir et prendre une bière à un moment donné, car il faut bien prendre une bière dans le centre-ville de Spa ! Et puis, la parade est aussi un grand moment. Je peux vous dire qu’au début des années 2000, il y avait du monde dans le centre-ville, mais la route était bien vide. Année après année, la foule a grossi et grossi, et maintenant elle s’étend sur des centaines de mètres. Cela permet de mesurer directement le succès de l’épreuve. Bien sûr, la grille de départ est un moment exceptionnel, même si elle est peut-être un peu trop chargée maintenant ! Le briefing est aussi magique, dans le théâtre avec autant de pilotes présents. La fête organisée dans la soirée est également fantastique et chaque année je me glisse dans la foule pour ressentir l’ambiance. Franchement, il y a beaucoup de grands moments. "

Comment définiriez vous cette épreuve ? : "C’est tout simplement ce qui se fait de mieux au monde."

B.L.S. - citation © S.R.O.

Publié le 25 juillet 2018