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AU DAKAR UNE 3e ETAPE PLEINE DE SURPRISES

L’œil dans l’objectif : En quittant le Sea Camp sur lequel le Dakar s’est installé pendant une mini-semaine, les pilotes et équipages s’enfoncent vers l’intérieur de l’Arabie Saoudite, où ils ont trouvé une fraîcheur matinale et des terrains en majorité humides. L’expédition du jour présentait en partie les particularités de la course en montagne, imposant de circuler sur des pistes étroites et de s’élever jusqu’à 1300 mètres d’altitude au passage d’un col à mi-spéciale. Même par des conditions météo qui ont modifié la nature des sols attendue, rendant par exemple la partie plus pierreuse et piégeuse, un jeune garçon qui grandit vite, Mason Klein, s’est imposé à moto là où de nombreux pilotes chevronnés ont perdu pied en autos, comme Loeb, Chicherit et Peterhansel… mais pas Al Attiyah, vainqueur du jour.

L’essentiel : la plupart des visiteurs d’AlUla s’y rendent l’esprit léger, certains d’y trouver les merveilles qu’ils sont venus admirer. Mais c’est une partie bien différente qu’ont joué les ténors du Dakar sur la deuxième étape en direction de la région des sites archéologiques et des temples nabatéens. Au jeu de l’évitement des pierres, l’Américain Mason Klein, qui était passé tout près du succès hier, a gardé son sang-froid du haut de ses 21 ans pour signer sa première victoire sur l’épreuve, alors qu’il intègre tout juste la catégorie RallyGP (voir le chiffre du jour). Le nouveau patron de la course domine sans complexe le général devant deux références de la discipline, Toby Price et Joan Barreda, qui sont parvenus à préserver leurs intérêts. Le défi était autrement plus délicat chez les autos, pour qui les risques de crevaison a été quasi-constant. La menace n’a-t-elle pas été suffisamment prise au sérieux par les pilotes des Hunter BRX, pourtant si convaincants sur la première étape ? En tout cas, Guerlain Chicherit comme Sébastien Loeb et Orlando Terranova se sont retrouvés sans roues de secours après trois crevaisons chacun, contraints à rejoindre l’arrivée au ralenti… certainement au point de voir leurs espoirs de victoire anéantis (voir coup dur). Pendant ce temps, Nasser Al Attiyah adoptait une attitude prudemment conquérante, jaugeant de l’opportunité d’attaquer uniquement lorsque le terrain l’y autorisait. Devant lui, Carlos Sainz avait choisi l’audace, la présence de son fiston agissant comme la protection d’un talisman. L’Espagnol est passé entre les rochers, mais n’a pas pu empêcher Al Attiyah de lui reprendre plus de cinq minutes, s’adjugeant au passage une 45e spéciale sur le Dakar. Le duel est lancé. En T3, Mitch Guthrie s’impose devant « Chaleco » Lopez, toujours leader de la catégorie, tandis que chez les T4, la saga Goczal se poursuit. Après la victoire d’Eryk pour son arrivée dans le grand monde hier, c’est son père Marek qui s’est montré le plusrapide et prend aussi les commandes de la catégorie au général. En camions, Martin Macik a connu un coup d’arrêt, les heures perdues sur le chemin d’AlUla étant peut-être rédhibitoires. Il cède la tête de la catégorie à Ales Loprais, l’homme du jour et nouveau leader devant Janus Van Kasteren

La perf du jour : Mathieu Serradori s’est fait discret cette saison. C’est bien simple, on ne l’a pas vu sur le W2RC au volant du Century qu’il avait emmené sur le Dakar en 2019. Et pour cause, avec le constructeur sud-africain Century Racing, il travaillait dans l’ombre au remplacement du V8 du buggy deux roues motrices par un 2,9 litres bi-turbo d’Audi RS4. Grâce à une gestion prudente de l’étape, le premier pilote privé du Dakar 2022 arrivé en 7e position signe la 4e place du jour à 11’29’’ du vainqueur. Une place au pied du podium que le Français savoure : « On avait en place une stratégie pneumatique en sous gonflant la voiture car on savait qu’on allait faire souffrir les pneumatiques aujourd’hui. Cette troisième place a le goût d’une victoire d’étape ». Le Français, officiellement soutenu par Century Racing depuis cette édition, occupe désormais la 3e place du provisoire à moins de 25 minutes de Sainz. Il y a trois ans, il s’était déjà illustré en Arabie Saoudite en devenant le premier pilote privé vainqueur d’une spéciale depuis Guy Deladrière en 1988. La promesse est bel et bien suivie d’effets.

Le coup dur du jour :Les montagnes russes, c’est un peu la vie de Sébastien Loeb sur le Dakar, qui a remporté 16 spéciales et a atteint trois fois le podium lors de ses six premières participations à l’épreuve, mais a aussi connu l’abandon, des casses mécaniques, des séances de jardinage qui ont ruiné ses ambitions. Aujourd’hui, ce sont les crevaisons qui l’ont éloigné de son grand objectif, puisqu’après une spéciale passée en grande partie sans roue de secours et donc au ralenti, il accuse un retard de plus de 1h20’ sur Sainz au général. La maladie des pneus percés qui a frappé l’Alsacien aujourd’hui s’est étendue à l’ensemble de l’équipe BRX, selon le même scénario. L’addition est d’ailleurs encore plus salée pour Guerlain Chicherit, qui n’avait pas encore rejoint AlUla à la nuit tombée. Comparé à cette dégringolade, « Orly » Terranova limite un peu les dégâts avec un débours de 1h08’ à l’arrivée. L’Argentin devient le leader des Hunter.

W2RC/ Avec les déconvenues du clan BRX, Loeb, Chicherit et Terranova n’ont plus tellement d’autre choix que de se lancer dans une chevauchée fantastique jusqu’à Dammam, leur seul espoir pour rêver de saisir les opportunités qui ne manqueront pas de survenir durant les douze jours de course à venir. C’est aussi la stratégie permise par le W2RC qui offre une seconde chance au grattage lorsque le tirage vous a été défavorable. Car entre 5 et 1 points sont décernés chaque jour aux 5 premiers de chaque étape. Un petit jeu auquel s’est déjà prêté Sébastien Loeb l’an dernier après une mésaventure similaire et qui lui avait permis de remplir sa tirelire afin de rester au contact du vainqueur du Dakar Nasser Al Attiyah.

Le Classic Le rêve américain, le couple Galpin le vit au quotidien au travers de leurs activités automobiles qui tournent toutes ou presque autour d’un gros moteur V8. Les importateurs du Nascar en Europe qui sont au volant du Protruck ex Thierry Saby ont une ambition pour leur deuxième participation : tenter de remporter à nouveau la catégorie H3, mais si possible aussi cette fois-ci en montant sur le podium du classement général au pied duquel ils ont échoué. « Pour réaliser cela, il faudra partir chaque jour en tête, ce qui est une difficulté supplémentaire » analysait Anne sur qui repose la navigation. Et on peut dire qu’après leur victoire d’hier et leur départ en pole position de la caravane du Classic ce matin, l’équipage 701 a assumé sa position de leader. 4e puis 6e dans les deux premiers secteurs de régularité, ils ont signé la victoire dans l’exercice de navigation avant de rafler d’affilée les trois derniers Regularity Test (RT). Le Dakar Classic 2023 s’est trouvé son épouvantail. Et leurs adversaires ne peuvent pas espérer une défaillance mécanique. L’an dernier, pour sa première sortie en Classic, le Protruck n’avait pas connu le moindre soucis.

Le 4e rendez-vous de ce jour comprend 447 km de spéciale et 221 km de liaison, il se déroule entre Alula et Ha’il

B.L.S. d’après un communiqué © ASO

Publié le 3 janvier 2023