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TROIS DRÔLES DE DAMES AUX 24 HEURES DE FRANCE

Les 24 heures Tout Terrain de France 2010, c’est l’histoire de trois drôles de dames qui, après une première expérience réussie, souhaitent remettre leur titre en jeu. Vainqueurs de la catégorie féminine en 2009, Myriam, Julie et Caroline repartent pour une seconde aventure toujours aussi imprévisible. Seulement, pour espérer gagner ou tout simplement finir cette course, elles s’entourent d’une équipe formidable. Les mécanos sont capables de tout réparer à toute heure, le manager est joint en permanence car c’est lui qui fait le lien entre les pilotes et l’assistance. Il en est de même pour les préposés à l’intendance qui sont sur le pied de guerre non-stop pour nourrir une petite famille qui ne dort jamais… Moi, Julie, habituellement dans le baquet de droite en rallye asphalte, je vais tenter de vous faire vivre ces 24h de l’intérieur, comme nous les avons vécues.

  • Samedi 15h : Départ des 96 bolides. Myriam est la première à s’élancer. Le terrain est très boueux et les engins ont des difficultés à trouver une certaine motricité. Au bout d’une heure et demie, un bruit suspect se fait entendre à l’arrière gauche du véhicule. Le constat est sans appel : tubes de freins sectionnés, amortisseur et tirant de pont cassés. Myriam finira son relais sans ces pièces maîtresses.
  • 17h : Caroline prend le volant et les mécaniciens en profitent pour changer les éléments cassés. Les autres équipages féminins sont rapides et il n’est pas question de trop nous laisser distancer, il faut donc repartir le plus vite possible. Mais la piste sur laquelle Caroline roule est déjà très accidentée. Des trous de près d’un mètre se forment. Il s’agit pour elle de les négocier sans abîmer la mécanique. Malheureusement, les sangles anti-débattements à l’arrière ne résistent pas.
  • 19h : Lors du changement de pilote, les mécaniciens se rendent également compte que les vis d’un support moteur sont cassées. Il faut parer à leur remplacement. Je pars toutefois très motivée pour un relais de deux heures entre chien et loup. Au bout du deuxième tour, je me fais piéger sur une bosse qui m’enverra dans un talus. Grosse chaleur, pneu avant droit crevé et amortisseur cassé. Je rentre au stand pour faire réparer mon erreur et repars aussitôt grâce à notre équipe très efficace.
  • 21h : La course s’interrompt pour deux heures. Les organisateurs nivelleront un tant soit peu le terrain. Nos mécanos, quant à eux, travaillent d’arrache-pied pour remettre en état notre Patrol déjà amoché. Ils pensent avoir résolu le problème des amortisseurs en modifiant les ancrages. Le véhicule rebondit beaucoup mais cela ne nous décourage pas pour autant.
  • 23h : Deuxième départ de la course, cette fois-ci en sens inverse. Caroline prend un mauvais départ parce que la rampe de phare n’a pas daigné fonctionner. Elle rentre au stand pour faire réparer le faisceau électrique et repart. Une heure et demie plus tard, Caro est obligée de rentrer, les phares n’éclairent quasiment plus la piste. Les mécanos modifient le circuit électrique pour que l’alternateur reprenne sa fonction initiale : charger la batterie (et donner de l’intensité lumineuse). Notre manager décide alors d’effectuer un changement de pilote.
  • Dimanche1h30 : Myriam prend le volant. C’est le premier relais sans assistance. Elle se régale tellement qu’elle ne souhaite pas rentrer au stand…
  • 3h : Je prends le volant pour un long relais de nuit (attention, les crampes ne sont pas autorisées !). L’atmosphère est plus calme ; une grande partie des mécanos est couchée, l’intendance nous a laissée des plats et les motivés tentent de rester éveillés. Pourtant, rouler la nuit a quelque chose de magique ! Beaucoup d’équipages sont aux stands pour réparer et il ne reste vraiment que les voitures de tête qui ne ménagent pas leur peine. Il s’agit pour nous de garder un rythme soutenu tout en préservant la mécanique. A ce sujet, je vois l’aiguille de la température d’eau monter dangereusement. Le ventilateur de refroidissement est HS, retour au stand pour le changer. Je surveille ensuite attentivement tout au long de mon relais les données vitales de mon véhicule.
  • 6h : La lumière fait son apparition et nous comprenons que notre 4X4 est très solide aux vues des trous et ornières creusés durant la nuit. Caroline prend le volant et rentre au stand pour changer les deux pneus droits. Il faut savoir qu’elle a rencontré des concurrents qui l’ont poussée généreusement contre de grosses pierres…
  • 8h30 : Myriam prend le volant. Nous, nous permettons à présent de regarder où en sont nos concurrentes : l’équipe « Isuzu » est loin devant et difficilement rattrapable. Les filles n’ont connu aucun pépin mécanique. L’équipe « Off Road Compétition », au fort potentiel gagnant, connaît quelques déboires au niveau du pont avant, elles sont à quelques tours derrière. Nos concurrentes les plus féroces conduisent un Mitsubishi Pajero et nous suivent dangereusement. Il faut que nous conservions notre cadence et préservions notre machine…
  • 10h : Une pluie fine fait son apparition et la piste se transforme en véritable patinoire. Un régal pour moi qui adore la glisse ! Malheureusement, je crève au km 4 les deux pneus gauches. Tant pis, je finis mon tour comme ça pour éviter une pénalité imposée par un remorquage.
  • 12h30 : Caroline prend le relais et s’étonne de devoir zigzaguer entre les pneus décomposés sur la piste. Les concurrents entrent les uns après les autres pour des crevaisons. Caroline sera de la partie : pneu avant droit ! Il s’agit maintenant de faire tout notre possible pour ne pas en crever un autre, le stock est épuisé !
  • 15h : Caroline sort « trempe » de son relais. Il fait, dans le 4X4, une chaleur suffocante, qui peut sembler supportable la nuit mais est éreintante le jour. Et même si la fenêtre passager est un petit peu descendue, elle n’aide quasiment en rien à l’aération de l’habitacle. Et ce n’est pas un mal car ce dernier serait rempli de poussière soulevée par les autres concurrents.
  • 15h59 : Myriam est sur la ligne d’arrivée. Nous terminons deuxième de notre catégorie. Une impression d’accomplissement, de réussite pour avoir franchi cette ligne imaginaire !
  • 16h : C’est l’heure des félicitations qui reviennent d’abord à l’équipe de mécanos, toujours efficace, au manager qui nous aura supportées pendant ces longues heures et aux personnes qui nous ont accompagnées et qui ont contribué à cette aventure !
  • Nous ne le répéterons jamais assez mais les « 24 heures », ce n’est pas qu’une histoire de 4X4 et de vitesse, c’est l’engagement personnel et professionnel de nombreuses personnalités, en résumé c’est une grande histoire de partage ! »

Julie Rançon – Crédit photos Robert Ollivier

Publié le 22 septembre 2010